« La médecine guérit l’homme, la médecine vétérinaire guérit l’humanité », dit l’adage. En effet, le rôle des Services vétérinaires s’étend bien au-delà de la santé animale, avec un impact sur les sphères sociale, économique, environnementale et de santé publique.
Pour soutenir les pays dans l’amélioration de ces services, l’OMSA a initié le Processus PVS en 2007. Ce programme fournit une évaluation experte et indépendante des compétences essentielles des Services vétérinaires, permettant ainsi un renforcement ciblé et efficace des capacités.
Depuis la création du Processus PVS et jusqu’en mars 2024 :
Près de
600
activités du PVS ont été menées dans plus de 140 pays
78%
des Membres de l’OMSA ont participé à au moins une activité du PVS
Processus de PVS : des évaluations sur le terrain au soutien ciblé
Lors de chaque mission d’évaluation, des experts formés par l’OMSA rencontrent une variété d’acteurs nationaux, des ministres aux agriculteurs. Ils effectuent des visites de terrain, notamment de laboratoires, de postes frontaliers et d’abattoirs. Dans leur rapport, ces experts analysent les défis et avantages uniques de chaque pays pour soutenir l’amélioration continue des Services vétérinaires. Grâce aux preuves collectées, ils formulent des recommandations qui permettent aux pays de prendre en charge, d’agir et de prioriser les améliorations nécessaires à leurs systèmes de santé animale.
« Les recommandations du PVS constituent un outil fondamental, offrant un diagnostic formel, une évaluation objective et indépendante validée par l’OMSA, sur la qualité des Services vétérinaires », explique M. Esteban Valenzuela Van Treek, ministre de l’Agriculture du Chili. « Elles permettent d’identifier les lacunes et les déficiences », ajoute-t-il.
En 2017, pour célébrer le dixième anniversaire du programme, les parties prenantes clés se sont réunies lors du Forum Think Tank du Processus PVS. L’objectif était de définir les orientations futures et de réfléchir aux moyens de maintenir la pertinence et l’attractivité du programme. Deux ans plus tard, le Processus PVS renouvelé a été lancé, articulé autour des quatre étapes toujours en vigueur aujourd’hui : orientation, évaluation, planification et soutien ciblé.
Pour mieux répondre aux besoins spécifiques et s’aligner sur les efforts mondiaux de contrôle et d’éradication de l’OMSA et de ses partenaires, des stratégies ciblées sur des maladies telles que la peste des petits ruminants, la rage et la peste porcine africaine ont été développées. Pour M. Esteban Valenzuela Van Treek, « l’intégration de la résistance aux antimicrobiens (RAM) comme l’une des 45 compétences critiques » des évaluations PVS représente une « amélioration fondamentale ». Cette intégration est cruciale, car elle « prend en compte l’un des principaux défis de santé mondiale que l’humanité devra affronter : la RAM ».
Fournir aux pays des outils et des ressources pour le plaidoyer
En 2024, près de 600 activités du PVS ont été réalisées. Les rapports d’évaluation offrent une analyse des performances des Services vétérinaires sur des aspects cruciaux tels que les cadres juridiques et réglementaires ainsi que les ressources humaines, financières et matérielles. Ce faisant, ils assurent la conformité avec les normes internationales de l’OMSA. Ces recommandations précises et pratiques ont élevé les rapports de PVS au rang d’outil essentiel pour les investissements stratégiques.
Pour Gilberto Correia Carvalho Silva, ministre de l’Agriculture et de l’Environnement du Cap-Vert, « l’évaluation PVS nous permet de mobiliser des ressources financières pour aligner nos Services Vétérinaires nationaux sur les normes nationales, régionales et internationales ».
Abhijit Mitra, commissaire à l’Élevage, se souvient bien de l’Évaluation PVS des Services vétérinaires indiens, réalisée en 2018. « Cela nous a aidés à identifier les lacunes et à prendre des initiatives pour renforcer nos Services Vétérinaires », dit-il. « Plus tard, lorsque nous élaborions un projet de Fonds pandémique pour obtenir le soutien de la Banque mondiale, cette évaluation a été cruciale pour définir nos objectifs, nos activités et nos stratégies de développement. Lorsque nous avons soumis notre projet, nous avons réalisé que l’évaluation nous avait donné un avantage sur les autres candidats. »
Évaluations PVS : un coup de pouce pour les exportations agricoles
Les Évaluations PVS ne sont pas seulement destinées aux pays en développement. Okita Masatsugu, directeur de la Division de la Santé animale au ministère de l’Agriculture, des Forêts et des Pêches du Japon, a participé à l’évaluation PVS du Japon en 2016. « C’était la première fois que nos Services vétérinaires faisaient l’objet d’une évaluation complète. Nous souhaitions identifier les lacunes de nos systèmes vétérinaires. Mais surtout, nous voulions démontrer notre transparence et notre responsabilité envers nos partenaires commerciaux. Grâce à cette initiative Processus PVS, nous avons nettement progressé dans l’exportation de produits japonais, tels que le bœuf wagyu. »
Sur la scène internationale, les recommandations du PVS fournissent des informations essentielles aux agences de développement, comme la Banque mondiale. Elles nous permettent d’adapter nos opérations de prêt et nos programmes d’assistance technique. Ces recommandations influencent les décisions concernant la répartition des ressources et la conception de projets, assurant ainsi que les interventions sont précisément ciblées et alignées sur les priorités nationales.
Renaud Seligmann, directeur de la Banque mondiale pour la Stratégie et les Opérations du Groupe de pratique du développement durable
« De plus, les rapports de suivi PVS encouragent le dialogue et la collaboration entre les pays, les organisations internationales et les donateurs, favorisant des partenariats stratégiques pour relever les défis communs en matière de santé et de bien-être animal, » ajoute Renaud Seligmann.
« Sortir les rapports de l’étagère » avec un nouveau système d’information pour le PVS
Au fil de ses 17 années d’existence, le programme a accumulé un ensemble de données comparatives et d’informations sur les Services vétérinaires nationaux, à travers le temps et les différents pays. En mai 2024, l’OMSA lancera un nouveau système d’information pour le PVS. Barbara Alessandrini, responsable du département de Renforcement des capacités de l’OMSA, explique : « L’idée est de sortir les rapports de l’étagère pour les utiliser de manière plus efficace ». Elle ajoute : « Désormais, les pays pourront exploiter les données et les informations des rapports de suivi PVS pour réaliser des analyses qualitatives et quantitatives, et bénéficier d’un véritable cadre d’évaluation et de suivi basé sur l’atteinte des compétences clés du PVS. »
Certains Membres ont déjà commencé à utiliser la nouvelle plateforme. Le Dr Pebi Suseno, vétérinaire senior en Indonésie, témoigne : « Auparavant, nous devions parcourir de longs documents pour trouver des informations spécifiques. Le nouveau système d’information va simplifier notre travail. » Il ajoute : « En quelques clics, nous pouvons accéder aux données et aux recommandations nécessaires pour chaque projet. »
Barbara Alessandrini estime que le nouveau système d’information va transformer la manière dont les données du PVS sont utilisées, en accord avec leur but initial : « les Membres gagnent en autonomie grâce à l’accès aux informations. Il en va de même pour les partenaires techniques et financiers, ainsi que pour l’OMSA. La transparence des Services vétérinaires nationaux est renforcée par le partage d’informations des Membres. Au fil des ans, nous avons démontré que les décisions basées sur des preuves sont toujours plus efficaces. »
Renforcer les capacités de l’éducation initiale à l’éducation continue
L’OMSA se consacre au développement professionnel continu de tous les acteurs du personnel vétérinaire, qu’il s’agisse de vétérinaires, de para-professionnels vétérinaires ou d’agents de santé animale communautaires. Nous établissons une base solide dès la formation initiale en élaborant des lignes directrices exhaustives pour les établissements d’enseignement vétérinaire et en mettant en place des projets de jumelage. En parallèle, nous soutenons l’éducation continue via des formations et une plateforme d’apprentissage en ligne.
Notre engagement va plus loin en favorisant un environnement propice à l’amélioration des Services vétérinaires, incluant le développement de législations vétérinaires adéquates, la mise en œuvre de partenariats public-privé efficaces et la création de réseaux de laboratoires nationaux durables.
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