Toutes les situations d’urgence ne sont pas identiques, mais elles partagent une caractéristique unique : leur nature hautement imprévisible. Cela signifie qu’elles peuvent survenir à tout moment, prenant les sociétés au dépourvu et pouvant avoir des conséquences catastrophiques.
Les défis mondiaux tels que l’urbanisation, le changement climatique, l’instabilité politique et l’évolution constante des technologies sont les principaux moteurs de la diversité des événements dangereux d’aujourd’hui.
Rien qu’en 2024, le monde a été confronté à de nombreuses crises : des tempêtes meurtrières de l’Atlantique et du Pacifique aux typhons en Asie du Sud-Est, en passant par le conflit en cours au Moyen-Orient. Bien qu’ils soient de nature différente, ces défis ont souvent des répercussions similaires, notamment l’apparition de maladies infectieuses, des perturbations dans les chaînes alimentaires et des pertes économiques inévitables. Les effets en cascade des événements extrêmes soulignent également l’interconnexion de nos écosystèmes, où les crises humaines, animales et environnementales sont non seulement liées, mais s’exacerbent parfois les unes les autres.
Suivre l’évolution d’un monde en mutation
Les données recueillies par EM-DAT suggèrent que le nombre de catastrophes graves augmente chaque année.
Pour compliquer encore l’espace de danger actuel, le risque de libération intentionnelle ou d’ingénierie d’agents pathogènes est également important, compte tenu de leur faible coût et de leur accessibilité. Et si la prochaine crise mondiale n’était pas d’origine naturelle, mais plutôt délibérément provoquée ? Les terroristes ayant des visées politiques, les individus animés par une idéologie extrémiste et d’autres acteurs aux intentions malveillantes pourraient être amenés à utiliser les maladies comme une arme puissante, ce qui représente un réel danger pour les sociétés.
Les menaces biologiques – qu’elles soient naturelles, intentionnelles ou accidentelles – pourraient coûter la vie à des millions d’êtres humains et d’animaux. Sur l’échelle des catastrophes, les menaces biologiques délibérées sont susceptibles de se classer au premier rang, compte tenu de leur potentiel destructeur.
Qu’est-ce qu’une menace biologique délibérée ?
Les menaces biologiques délibérées comprennent les agents pathogènes conçus ou libérés dans le but de nuire aux populations et de déstabiliser les sociétés.
Les bio-attaques délibérées impliquant des maladies animales ne se produisent peut-être pas tous les jours, mais imaginer « l’inimaginable » peut nous permettre de nous préparer à un avenir imprévisible. S’il est impossible de prévoir avec exactitude et précision les événements extrêmes, et encore moins d’empêcher les catastrophes de se produire, il y a une chose que nous pouvons faire : changer la façon dont nous nous préparons à les affronter.
Combattre les menaces biologiques : Le passé éclaire l’avenir
Il est plus urgent que jamais de renforcer les capacités de lutte contre l’ensemble des menaces biologiques. Pourtant, il semble que nous ne soyons pas tout à fait prêts à faire face à ces menaces.
Le score moyen de l’indice de sécurité sanitaire mondiale 2021 n’était que de 38,9, ce qui souligne la faiblesse fondamentale de la préparation mondiale aux épidémies et aux pandémies. Alors que la résilience mondiale aux risques continue d’être mise à l’épreuve, il est important que nous nous tournions vers le passé et que nous réfléchissions aux situations d’urgence provoquées par des événements extrêmes de nature diverse. En effet, ces événements peuvent fournir des enseignements précieux et éclairer les actions nécessaires pour lutter contre les menaces biologiques délibérées.
Les stratégies que nous utilisons pour répondre aux événements dangereux peuvent être des outils puissants pour se préparer aux menaces biologiques délibérées. Les systèmes d’alerte précoce adoptés pour se préparer aux catastrophes météorologiques et climatiques en sont un exemple frappant : ils peuvent également aider à identifier les agents bioterroristes introduits chez les animaux et dans la population civile.
Un changement radical d’approche
La réaction à des événements extrêmes de nature différente met en évidence un point essentiel : la gestion des urgences et la réduction des risques de catastrophe dans le domaine de la santé animale sont des responsabilités partagées par de multiples parties prenantes. Si les agences sanitaires, les autorités gouvernementales et les forces de sécurité opèrent en vase clos, les efforts de réponse risquent fort d’être fragmentés, lents ou largement inefficaces. En revanche, une collaboration multisectorielle – réunissant des experts de la santé, de la sécurité, de l’agriculture et d’autres secteurs – peut garantir une réponse plus holistique qui aborde tous les aspects d’une menace biologique potentielle.
Le monde d’aujourd’hui, qui évolue rapidement, exige une « approche tous risques » de la préparation. L’adoption de cette vision peut permettre une gestion efficace des situations d’urgence et, à terme, accroître la résilience des communautés vulnérables face à l’incertitude.
Dans le même temps, la collaboration entre les acteurs clés sous-tend la préparation contre les menaces biologiques, quelle que soit leur origine. L’OMSA s’est engagée à préparer les communautés mondiales à des événements critiques et plaide pour une meilleure préparation ainsi que pour des stratégies de réponse parmi ses membres.
Sur cette base, l’Organisation a créé une série de courts documentaires qui illustrent l’impact des événements extrêmes – qu’ils soient naturels, liés au changement climatique ou provoqués par l’homme. L’expérience sur le terrain a offert l’occasion unique d’observer les leçons tirées de la gestion des urgences et de la réduction des risques de catastrophe qui pourraient être appliquées à des cas concrets de menaces biologiques délibérées – une menace toujours croissante et un phénomène difficile à observer.
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Ennemi inconnu : préparer le monde à d’éventuelles menaces biologiques délibérées
Découvrez un article interactif sur les scénarios de crise et les solutions proposées pour renforcer la préparation aux menaces biologiques.