Si la plupart des gens connaissent le travail des vétérinaires, ils sont moins nombreux à connaître les vaccinateurs, les laborantins ou les inspecteurs de viandes qui forment le personnel des paraprofessionnels vétérinaires dans de nombreux pays. Dans les zones rurales où les vétérinaires font défaut et où les populations n’ont pas toujours les moyens de s’offrir leurs services, les paraprofessionnels vétérinaires sont essentiels pour préserver la santé des animaux, informer les populations sur les bonnes pratiques et détecter les maladies animales susceptibles de donner lieu à des épidémies. Pour soutenir le développement de leurs capacités et du personnel des paraprofessionnels vétérinaires en général, l’OMSA a entrepris de multiples missions pour faire progresser leurs formations dans divers pays en 2022, dans le cadre d’un projet pilote pour les nouvelles « Activités de soutien ciblé » du Processus PVS.
Aligner les formations des paraprofessionnels vétérinaires aux normes de l’OMSA
Des activités de soutien au cursus de formation des paraprofessionnels vétérinaires ont eu lieu au Togo de novembre 2021 à mars 2022, permettant aux deux établissements d’enseignement nationaux participants d’évaluer leurs propres cursus à l’aune des lignes directrices de l’OMSA en matière de cursus de formation et de compétences.
« L’analyse de nos programmes de formation a montré des divergences avec les lignes directrices de l’OMSA. Nous avons travaillé en groupes avec l’outil Curricula Alignement Matrix (CAM) de l’OMSA pour améliorer notre programme académique actuel afin qu’il corresponde aux recommandations de l’Organisation », explique le Dr Soedji, directeur général de l’Institut national de formation agricole (INFA) du Togo. « Notre programme était organisé par thème, mais après l’évaluation, nous avons décidé de nous concentrer sur les objectifs d’apprentissage pour les paraprofessionnels vétérinaires », explique-t-il.
D’autres questions ont été soulevées, notamment celle de l’étendue du travail des paraprofessionnels vétérinaires : « Certains ne sont pas pleinement conscients de l’étendue de leurs tâches et effectuent des actes médicaux qu’ils ne sont pas censés faire », souligne-t-il. Le soutien de l’OMSA a permis de renforcer les liens entre les vétérinaires du secteur privé et ceux du secteur public grâce à l’harmonisation des cursus de formation à destination des paraprofessionnels vétérinaires.
« La formation a modifié la manière dont nous travaillons »
M. Sanita Lare, paraprofessionnel vétérinaire au Togo et bénéficiaire du cursus de formation continue en 2022
Déployer l’outil d’évaluation des formations pour atteindre de nouveaux bénéficiaires
À la suite du succès de l’évaluation pilote du cursus de formation au Togo, une mission similaire a été mise en place en Géorgie en septembre 2022. Pour la responsable de la qualité au collège Amagi de Gori, Nino Dvali, cette évaluation – la première du genre en Europe – a permis à l’équipe géorgienne de poser un diagnostic sur son cursus de formation : « Nous avons identifié de nombreuses lacunes dans nos programmes. Par exemple, nous n’avons prévu que quelques heures de formation en laboratoire pour les étudiants et nous avons besoin de nouveaux équipements. L’équipe de l’OMSA nous a aidé à formuler des recommandations pour notre gouvernement, car nous ne pouvons pas changer les programmes nous-mêmes », dit-elle. Une lacune a également été relevée dans l’étude de certaines maladies animales : « Les experts ont souligné que notre cursus de formation ne couvrait que les maladies des vaches, des chiens et des chats, et qu’il y avait une lacune importante concernant les maladies des poissons », remarque Mme Dvali.
La phase de mise en œuvre de la mission est très attendue par Mme Dvali et son équipe, car la formation de paraprofessionnels vétérinaires est une question cruciale en Géorgie, où l’âge moyen des vétérinaires est supérieur à 60 ans et où une pénurie de professionnels qualifiés se profile.
Constater les avantages d’une meilleure formation sur le terrain
M. Sanita Lare, paraprofessionnel vétérinaire travaillant au Togo, a également bénéficié des programmes de formation de l’OMSA en 2022. Lui et les autres participants ont reçu une formation continue axée sur la pratique et le perfectionnement de compétences allant de la contention des animaux au prélèvement d’échantillons sanguins dans la queue et les veines jugulaires. « Nous essayons de mettre en œuvre ce que nous avons appris, comme se laver les mains et changer de vêtements et de bottes entre deux inspections. La formation a modifié la manière dont nous travaillons », déclare-t-il.
Assistant du vétérinaire régional, M. Lare est très conscient des difficultés locales : « L’automédication, la pénurie de vaccins et la réticence à vacciner sont des problèmes majeurs que nous rencontrons sur le terrain », explique-t-il. En communiquant avec les communautés rurales et les autorités chargées de la santé animale, les paraprofessionnels vétérinaires jouent un rôle majeur dans le maintien de la santé animale et la prévention de la propagation des maladies : « Nous sommes par exemple en mesure de lancer des enquêtes si la mortalité d’une espèce est plus élevée que d’habitude », explique-t-il. La formation adéquate de ce personnel essentiel pourrait bien être l’élément clé de la prévention de la prochaine crise sanitaire mondiale, d’autant plus que 75 % des maladies émergentes affectant les humains trouvent leur origine chez les animaux.
Soutenir la formation vétérinaire : nos outils ciblés
Outre l’habilitation des paraprofessionnels vétérinaires par la formation, l’OMSA a mis au point une série d’outils pour aider ses Membres à combler les lacunes de l’enseignement vétérinaire identifiées dans les rapports d’évaluation PVS. Il s’agit notamment de lignes directrices pour la formation de base, de recommandations sur les compétences des vétérinaires en fin d’études et d’un guide sur les projets de jumelage dans le domaine de l’enseignement.