16 août 2022 : les scientifiques du laboratoire ADAFSA, le Centre collaborateur de l’OMSA pour les systèmes de gestion de la qualité aux Émirats Arabes Unis (EAU), se sont réunis pour la toute première fois avec des experts indépendants après avoir eu de premiers entretiens à distance. L’objectif : évaluer la capacité de leur réseau national de laboratoires vétérinaires. Cette mission « Laboratoires durables » – une option proposée dans le cadre du Processus « Performance des services vétérinaires » (PVS) de l’OMSA – est devenue une activité hybride, à la fois virtuelle et en présentiel, afin de répondre aux besoins urgents en matière de développement des capacités à la suite de la pandémie.
« La mission hybride PVS nous a permis de nous pencher en profondeur sur nos fonctions »
Préparant le terrain pour les réunions physiques de 2022, la première série de consultations entre les membres des laboratoires et les experts a permis de lancer un processus de collecte de données dès le mois d’avril. Ce calendrier plus large que celui des missions PVS traditionnelles a permis de garantir la disponibilité maximale de tous les participants et a constitué un facteur essentiel dans la réussite de la mission.
« Le format hybride a permis d’évaluer l’efficacité et la durabilité de notre système de laboratoire et d’obtenir davantage d’informations, de connaissances et de commentaires de la part des experts », déclare la Dre Asma Mohammed, directrice des laboratoires vétérinaires de l’ADAFSA. « C’était le meilleur moyen de faire participer notre équipe de laboratoire sans affecter notre charge de travail ».
L’outil de collecte de données fourni par l’OMSA a permis aux participants de visualiser et d’évaluer immédiatement leurs propres données. Il leur a donné l’occasion de « se pencher en profondeur sur [leurs] fonctions », ce qui a rendu les phases ultérieures d’évaluation et de recommandation plus pertinentes.
Donner aux Membres des informations exploitables pour améliorer la santé animale
Avec le soutien des experts PVS de l’OMSA, tant au niveau virtuel que physique, les participants des Émirats Arabes Unis ont fait des progrès significatifs en capitalisant sur leur expertise unique en matière de maladies des dromadaires, telles que le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), la peste des petits ruminants (PPR) et la brucellose. Consciente de l’importance scientifique d’un diagnostic fiable de ces maladies et de son potentiel commercial à l’échelle mondiale, l’équipe de la Dre Mohammed a désormais pour objectif de devenir un fournisseur certifié de programmes d’essais d’aptitude. « L’objectif est d’améliorer les systèmes de santé des dromadaires en mettant en œuvre les normes internationales de l’OMSA, et de communiquer et de diffuser ces normes au-delà de nos frontières », explique la Dre Mohammed.
Les participants ont également lancé un partenariat avec des établissements universitaires nationaux pour lancer des kits d’histopathologie destinés à la formation. Grâce aux échantillons collectés depuis plus de vingt ans lors d’analyses post-mortem de dromadaires, les participants ont pu combler le manque de lames histopathologiques disponibles dans le commerce pour les maladies des dromadaires, et fournir aux étudiants universitaires ce matériel de formation spécifique. Les experts PVS ont lancé l’idée de créer des kits numériques qui seront distribués au niveau mondial, offrant ainsi un outil de formation de pointe aux universités du monde entier et un investissement financier pour les laboratoires ADAFSA. « Cette initiative contribue à la santé animale, à la qualité des tests, à l’amélioration du niveau de compétence humaine et technique et constitue un domaine d’investissement », déclare la Dre Mohammed.
Renforcement des capacités au niveau régional grâce à une formation hybride
Une approche hybride similaire a été choisie pour la session de formation de 2022 sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) organisée dans le cadre du projet Tripartite « Travailler ensemble pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens » (OMSA, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et Organisation panaméricaine de la santé), financée par l’Union européenne. La formation a été dispensée par l’Institut ANLIS-Malbrán d’Argentine, un centre collaborateur de l’OMS. Les participants de plusieurs pays des Amériques ont abordé les aspects théoriques de la RAM au cours de neuf sessions virtuelles avant de mettre leurs nouvelles capacités à l’épreuve lors d’un atelier pratique intensif de trois jours.
Le partage des connaissances, des procédures et des meilleures pratiques faisait partie intégrante de la formation. Les participants ont également pu collaborer et partager leurs expériences pendant la phase de l’atelier qui s’est déroulée sur place. Ils ont salué les échanges et la connectivité que cet atelier a permis d’établir au-delà des frontières nationales, à l’échelle régionale.
Former le personnel vétérinaire au-delà des frontières
Parce que la formation continue et flexible du personnel vétérinaire constitue un élément essentiel dans l’amélioration de la santé animale au niveau mondial, l’OMSA compte poursuivre des missions PVS hybrides à l’avenir. En parallèle, elle continue de proposer des activités de renforcement des capacités de qualité à tous ses Membres : en 2022, son portail de formation en ligne a de nouveau offert gratuitement des ressources, des activités et des échanges aux acteurs de la santé animale dans le monde entier. En outre, plus de 25 nouveaux modules sont actuellement en cours de préparation, couvrant des domaines tels que la gestion des urgences, les échanges commerciaux et la surveillance de la faune sauvage, ainsi que le leadership dans les Services vétérinaires. Certains d’entre eux feront partie du catalogue de formation en ligne de l’organisation en 2023.