Depuis 2005, le bilan de l’influenza aviaire est stupéfiant, la maladie ayant entraîné la mort de plus de 500 millions d’oiseaux. Ses effets dévastateurs s’étendent au-delà des oiseaux domestiques et sauvages ; elle menace également les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire. Le changement de paradigme récent dans l’écologie et l’épidémiologie de l’influenza aviaire suscite une inquiétude de plus en plus grande à travers le monde, étant donné la propagation de la maladie à de nouvelles régions géographiques, la mortalité inhabituelle chez les oiseaux sauvages et l’augmentation alarmante des cas chez les mammifères. L’évolution rapide de la nature de la maladie et la modification des modes de propagation ont incité les dirigeants et les experts à examiner les outils existants de prévention et de contrôle de l’influenza aviaire, notamment l’utilisation des vaccins.
La vaccination n’est pas une fin en soi, ce n’est qu’un début. L’application de la vaccination doit être gérée tout au long de la chaîne d’approvisionnement, ce qui inclut un programme de surveillance capable de détecter une infection active chez les animaux vaccinés .
Dr David Swayne, spécialiste de cette maladie et rapporteur du Forum.
Le Forum de la santé animale, qui s’est tenu lors de la 90e Session générale de l’OMSA, a réuni les principales parties prenantes et l’ensemble des Membres de l’Organisation pour leur permettre de se pencher sur la façon de réduire le plus possible les conséquences de l’influenza aviaire dans tous les secteurs. Sur la base du Thème technique intitulé « Défis stratégiques afférents au contrôle mondial de l’influenza aviaire de haute pathogénicité » présenté lors de l’événement,les participants ont examiné les répercussions de la maladie, l’aptitude à l’emploi des outils existants de prévention et de contrôle, les conséquences sur les échanges internationaux ainsi que la nécessité de renforcer la coordination à l’échelle mondiale. À la suite du Forum, l’OMSA a publié un rapport complet pour rendre compte des discussions et des résultats.
La vaccination est apparue comme un élément de discussion essentiel. Les pays qui s’appuyaient auparavant sur des méthodes conventionnelles pour lutter contre l’influenza aviaire sont maintenant confrontés à d’immenses difficultés les incitant à étudier des mesures supplémentaires. Outre la sécurité biologique, le contrôle des déplacements et l’abattage sanitaire, l’Assemblée générale de l’OMSA a débattu du recours à la vaccination comme outil complémentaire et a longuement discuté des défis associés à sa mise en œuvre. Il a été reconnu qu’une stratégie de vaccination réussie doit s’appuyer sur des vaccins autorisés correspondant étroitement aux souches virales en circulation. De plus, elle doit s’accompagner d’une surveillance solide de la maladie, capable de démontrer l’absence d’infection dans la population d’animaux domestiques, comme le recommande le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OMSA. En envisageant toutes les mesures de lutte existantes fondées sur la science et en les utilisant conformément aux recommandations internationales, les pays peuvent élaborer leurs propres stratégies nationales, adaptées au contexte local, et garantir leur efficacité.
Les Membres de l’OMSA ont adopté une Résolution qui servira de base pour définir les activités à venir en matière de contrôle de l’influenza aviaire tout en protégeant la faune sauvage, en soutenant la filière avicole et en facilitant la continuité des échanges commerciaux. La Résolution souligne notamment l’importance du respect et de la mise en œuvre des normes internationales de l’OMSA par les Membres pour combattre efficacement l’influenza aviaire. La reconnaissance du recours conforme à la vaccination sans conséquences négatives sur les échanges commerciaux, selon les normes de l’OMSA, met par ailleurs en évidence la nécessité de disposer de systèmes solides pour le suivi de la vaccination et la surveillance des maladies.
Il n’existe pas de solution unique, mais je suis convaincue que, grâce à une collaboration étroite et au respect de nos normes, nous pouvons optimiser davantage les mesures de lutte contre l’influenza aviaire à notre disposition, y compris la vaccination. Je me félicite des résultats du Forum et de l’adoption de la Résolution par nos Membres. Cela témoigne de notre engagement commun en vue de contrôler efficacement la maladie à tous les niveaux .
Dre Monique Eloit, Directrice générale de l’OMSA
L’OMSA continue à s’engager fermement pour faire face à la crise mondiale de l’influenza aviaire. Grâce à notre travail normatif, à nos efforts de rassemblement et au soutien apporté à nos Membres, nous entendons garantir la santé animale et humaine, protéger la biodiversité et préserver les moyens de subsistance des personnes concernées dans le monde entier.
Pour en savoir plus
-
Forum de la santé animale
-
Résolution n°28 de la 90e Session générale
-
Vidéo (en anglais) : What are the main outcomes of the Animal Health Forum?
-
Vidéo (en anglais) : What is needed from government to translate these outcomes into actions?
-
Vidéo (en anglais) : How can countries work together to address these challenges effectively and how can WOAH contribute?
-
Vidéo (en anglais) : Avian influenza threatens wild birds across the globe