Ce samedi, les délégations des 74 ministres réunies au 11e Forum mondial pour l'alimentation et l'agriculture (GFFA), afin d'échanger sur le thème de la numérisation et de la création de solutions intelligentes pour l’agriculture du futur, ont exprimé leur soutien à la rénovation en cours du Système mondial d'information zoosanitaire OIE-WAHIS. Ils ont ainsi reconnu sa contribution majeure à une production animale plus durable, responsable et efficace. Les ministres ont également chargé l'OIE de s'atteler à la mise en œuvre de structures numériques mondiales encourageant un échange d'informations de meilleure qualité, contribuant ainsi à renforcer la lutte transfrontalière contre les maladies animales.
Dr Jean-Philippe Dop, Directeur général adjoint de l’OIE, lors de la Conférence 2019 des ministres de l’Agriculture à Berlin (2e personne en partant de la droite).
Paris, le 21 janvier 2019 – En ce début d’année 2019, l’évolution de l’épizootie de peste porcine africaine (PPA) est un exemple des divers défis sanitaires auxquels les Services vétérinaires et les experts de la santé animale sont confrontés. En présence d’une maladie ayant des conséquences socio-économiques si graves pour les pays, en particulier pour la subsistance des éleveurs de porcs, il est essentiel de pouvoir évaluer rapidement son évolution afin d’endiguer sa propagation. À cet égard, il est nécessaire que, dans l’optique d’une gestion et d’un contrôle efficaces de la maladie, les pays délivrent des informations transparentes sur la situation de la santé animale de leur territoire afin que l’ensemble de la communauté internationale puisse y accéder dans un délai convenable.
Dans le but de faciliter la collecte et la notification des données, l’OIE actualise son Système mondial d’information zoosanitaire, OIE-WAHIS, accessible en ligne, en s’appuyant sur des technologies de pointe.
Les avantages de cet outil ont été soulignés lors de la Conférence des ministres, organisée samedi 19 janvier 2019 dans le cadre du Forum mondial pour l’alimentation et l’agriculture, à Berlin (Allemagne) sur le thème « L’Agriculture passe au numérique – Solutions intelligentes pour l’agriculture du futur ». Cette conférence a traité de la manière dont la numérisation peut être mise à profit d’une agriculture plus efficace et durable, et ainsi contribuer à atteindre les Objectifs de l’Agenda 2030 pour le Développement Durable.
Aujourd’hui encore, les revenus de centaines de millions d’individus continuent de dépendre de l’élevage, liant directement leurs moyens de subsistance à la production animale. Néanmoins, des experts estiment qu’environ 20 % des pertes mondiales de ce secteur peuvent être attribuées aux maladies animales. Comme cela a été souligné lors de la conférence de l’an passé, l’existence de systèmes sanitaires robustes permettant la prévention et le contrôle des maladies animales, est par conséquent, plus que jamais indispensable pour protéger tant la sécurité sanitaire des aliments et la sécurité alimentaire, que la santé humaine, l’économie et le bien-être social des populations. Par conséquent, la transparence des informations épidémiologiques concernant l’apparition, la réapparition et l’évolution des maladies animale est cruciale. Elle permet également d’établir une certaine confiance entre les partenaires et garantit la sécurité des échanges internationaux d’animaux et de leurs produits.
Comme mentionné dans le communiqué des ministres : « La numérisation dans le secteur de l’agriculture jouera un rôle important dans la réalisation de ces objectifs ». Les 74 ministres assistant à la Conférence ont appelé au développement de systèmes numériques qui améliorent l’utilisation et l’accessibilité des données, en s’appuyant sur l’interopérabilité, l’harmonisation et sur une meilleure géolocalisation.
Dans l’intérêt de la production animale, les ministres ont unanimement reconnu qu’OIE-WAHIS constitue « un outil important pour échanger des informations et soutenir les Services vétérinaires dans la conception des programmes de contrôle des maladies animales ». Les fonctionnalités décrites plus haut seront intégrées à l’interface rénovée d’OIE-WAHIS, qui rendra également possible la consultation, l’analyse et l’extraction plus rapide des données et la création de cartes dynamiques sur les maladies animales.
Lire le communiqué complet :
L’Agriculture passe au numérique – Solutions intelligentes pour l’agriculture du futur
La version rénovée d’OIE-WAHIS contribuera à la bonne mise en œuvre des Stratégies mondiales pour le contrôle des maladies animales, telles que les stratégies conjointes de l’OIE et de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) pour l’éradication de la Peste des petits ruminants (PPR) et de la fièvre aphteuse, ainsi que le plan d’action commun de l’OIE, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) et de la FAO, pour l’éradication de la rage humaine transmise par les chiens. De plus, OIE-WAHIS délivrera des informations sur la circulation de plus de 120 maladies animales signalées par environ 200 pays. Les données seront envoyées aux 12 000 abonnés actuels et seront accessibles au public. Un Système d’information géographique moderne et un Outil d’informatique décisionnelle puissant seront aussi disponibles et faciliteront la visualisation, l’extraction et l’analyse des données.
Cependant, l’innovation dans la stratégie numérique de l’OIE dépasse le cadre de la mise à jour d’OIE-WAHIS. Lors d’un atelier préparatoire intitulé « L’élevage durable passe au numérique », le Dr Jean-Philippe Dop, Directeur général adjoint de l’OIE a présenté une vue d’ensemble des développements en cours entrepris par l’OIE pour améliorer l’accès à l’information dans d’autres domaines.
À titre d’exemple, en 2015, l’OIE a lancé la création d’une base de données mondiale sur les antimicrobiens destinés à être utilisés chez les animaux. La 3e édition du rapport mondial concernant cette base de données rassemble des informations de 155 pays, soit une augmentation du nombre de pays répondants de 19 % depuis la publication du premier rapport. Les résultats et conclusions seront rendus publics mi-février sur le site de l’OIE.
La résistance aux agents antimicrobiens est un sujet de préoccupation commun et central pour plusieurs secteurs impliqués dans la santé mondiale et les ministres ont reconnu les vertus de la numérisation comme moyen de diminuer l’utilisation des agents antimicrobiens dans l’élevage.
Enfin, concernant les étapes à venir, les ministres ont demandé la création d’un Conseil numérique pour l’Alimentation et l’Agriculture, international et indépendant, placé sous l’égide des Nations Unies, qui conseillera les gouvernements et les autres secteurs pertinents, donnera l’impulsion en termes d’échanges d’idées et d’expériences, et qui, ce faisant, aidera chacun à saisir les opportunités représentées par la numérisation. Cette étape donnera lieu à une consultation des acteurs clés, dont l’OIE, en tant que chef de file dans le domaine de la santé et du bien-être animal.
Qu’est-ce que le GFFA ?
Le Forum mondial pour l’Alimentation et l’Agriculture (GFFA) est une conférence internationale qui traite des enjeux fondamentaux pour l’avenir de l’industrie agro-alimentaire mondiale. Il a lieu à l’occasion de la Semaine verte internationale (IGW). Ce forum donne à des représentants du monde politique, économique, scientifique et de la société civile, l’occasion de partager des idées et d’améliorer leur compréhension d’un thème sélectionné traitant de la politique agricole actuelle. Le GFFA est organisé par le Ministère fédéral de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Protection du consommateur (BMEL) en coopération avec GFFA Berlin e.V., le Sénat de Berlin et Messe Berlin GmbH.
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