La crise de l’influenza aviaire inquiète la communauté internationale depuis plusieurs années, révélant tour à tour des problèmes d’ordre scientifique, économique et politique.
Récemment, la surveillance et le contrôle des maladies animales infectieuses et des zoonoses ont attiré l’attention des dirigeants du G8, qui ont officiellement plaidé pour le renforcement des services vétérinaires dans le monde, l’amélioration des capacités et compétences des laboratoires, l’échange des souches virales entre les pays et l’appui aux organisations internationales compétentes pour le contrôle des urgences sanitaires animales et humaines (OIE, FAO, OMS).
Le partage des souches, des échantillons et des séquences génétiques virales est un aspect fondamental de la stratégie mondiale de surveillance et de lutte contre les maladies infectieuses y compris l’influenza aviaire. Le réseau conjoint d’expertise OIE/FAO sur l’influenza aviaire (OFFLU) a été précisément créé avec pour objectif premier d’améliorer la connaissance, le suivi et le partage mondial des souches du virus H5n1 entre les laboratoires de santé animale et humaine et les laboratoires de référence de l’OIE/FAO, puis de publier les séquences génétiques dans des bases de données accessibles à tous.
Ces données sont une source de savoir scientifique capitale aux organisations et autorités publiques qui cherchent à la fois à contrôler la maladie chez les volailles et à se préparer à l’éventualité d’une pandémie humaine afin notamment de faciliter la mise au point de vaccins destinés à l’homme. Dans ce contexte, Les laboratoires vétérinaires travaillant dans le cadre d’OFFLU et les laboratoires chargés, sous l’égide de l’ Organisation Mondiale de la Santé, de la préparation à une pandémie d’influenza chez l’homme, disposent d’un mécanisme d’interface OMS/OIE-FAO afin de collaborer ensemble.
En avril 2005, l’OIE a fondé OFFLU avec la FAO et appuyé avec force ses activités tout en soulignant en permanence l’importance pour la recherche médicale d’avoir accès aux souches virales animales et pouvoir ainsi préparer à temps des vaccins efficaces pour l’homme.
OFFLU développe et harmonise les activités scientifiques sur l’ensemble des continents et offre une approche proactive dans son soutien aux pays infectés ou, à risques souhaitant se protéger du virus.
OFFLU est aussi un précieux vivier d’experts scientifiques reconnus mondialement pour leur excellence et qui seront capables de répondre, par le biais de missions de consultation, aux besoins des pays et du Centre de Gestion des Crises FAO/OIE, bras opérationnel des missions d’intervention. Néanmoins, le réseau peut gérer directement certaines questions liées à l’expertise scientifique et aux laboratoires.
Des financements internationaux appropriés sont nécessaires à la bonne marche des activités du réseau. Depuis le début de la crise influenza aviaire, l’OIE a interpellé la communauté internationale sur la nécessité de contrôler le virus à sa source animale et d’allouer en priorité les ressources mondiales à cette fin. OFFLU est un élément essentiel de la surveillance et du contrôle du virus chez les animaux et doit être pris en compte dans le processus de financement décidé à la Conférence de Beijing en janvier 2006.
Le Comité de Gestion d’OFFLU a décidé d’intensifier les activités de son Secrétariat Permanent (basé à Padoue en Italie) ainsi que celles des laboratoires et des centres membres du réseau. Le comité a aussi décidé de renforcer le mécanisme d’interface entre OFFLU et le réseau de laboratoires de l’OMS chargés de l’influenza aviaire. Les ressources humaines du réseau OFFLU ont récemment été révisées pour atteindre tous ces objectifs.
Des points de contact seront désignés à l’OIE et à la FAO et deux scientifiques supplémentaires rejoindront respectivement l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale delle Venezie (Italie) et le Veterinary Laboratories Agency de Weybridge (Raoyaume-uni). Ces derniers travailleront sur les souches reçues qui seront ensuite envoyées au National Institute for Health (Etats-Unis) pour être séquencées et par la suite déposées de manière tout à fait transparente sur «GenBank», une base de données de séquences génétiques d’accès libre.
Dans un monde où les apparitions de maladies à caractère zoonotique peuvent causer des troubles économiques et sociaux considérables, affecter le règne animal tout en présentant de sérieuses menaces pour la santé humaine, je considère qu’il est de notre devoir de soutenir et renforcer les réseaux tels qu’ OFFLU, de promouvoir l’échange d’information sur les diagnostics et les programmes de recherches. Ce faisant, nous contribuerons au contrôle et à l’éradication de l’influenza aviaire dans le monde.
OFFLU est clairement devenu un Bien Public International.