Des mesures de contrôle ont été mises en œuvre en Grèce et en Roumanie, notamment des mesures de zonage, de restriction des mouvements, de surveillance accrue et d’élimination des exploitations infectées. Au 9 août 2024, la Grèce a notifié 47 foyers, soit plus de 2 000 cas, tandis que la Roumanie a notifié 56 foyers, soit plus de 5 000 cas, par l’intermédiaire du Système mondial d’information zoosanitaire (WAHIS). Les enquêtes épidémiologiques et de laboratoire en cours visent à comprendre les voies de transmission et l’étendue de la circulation du virus.
Au début de l’année, des foyers de PPR ont été signalés dans la région du Caucase, avec huit foyers en Turquie entre le 1er janvier 2024 et le 4 juillet 2024, selon ADIS1, et des détections en Géorgie pour la première fois depuis 2016, selon WAHIS. Bien qu’aucun lien direct n’ait été établi entre ces événements et la situation actuelle en Grèce et en Roumanie, les enquêtes en cours mettent en évidence le risque d’introduction de la PPR en Europe et dans le Caucase.
La Grèce et la Roumanie sont historiquement indemnes de PPR, ce qui signifie que la maladie n’a pas été détectée depuis au moins 25 ans. Les deux pays ont donc obtenu le statut de pays indemne de la PPR, accordé par l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), qui reconnaît officiellement que les pays sont indemnes du virus de la PPR. Ce statut est important car il facilite le commerce international et renforce la confiance des partenaires commerciaux dans les normes sanitaires des pays. Bien que le statut de pays indemne de PPR des deux pays ait été temporairement suspendu à la lumière des récents foyers, ils peuvent recouvrer ce statut en démontrant qu’ils ont réussi à maîtriser les foyers et en demandant le rétablissement de ce statut conformément aux normes internationales de l’OMSA (article 14.7.7 du code sanitaire pour les animaux terrestres).
Principales recommandations de l’OMSA
L’OMSA recommande aux Services vétérinaires de prendre les mesures suivantes :
- Renforcer la sensibilisation : éduquer les agriculteurs, les vétérinaires et les autres professionnels en contact avec des espèces sensibles afin qu’ils détectent et signalent les signes cliniques suggérant une infection par la PPR, tels qu’une forte fièvre, une diarrhée, un écoulement nasal, un larmoiement et une salivation, qui peut devenir mucopurulente et être suivie de la mort.
- Mettre à jour les évaluations des risques : réviser les évaluations des risques pour tenir compte des nouvelles informations disponibles sur la répartition de la maladie.
- Mettre à jour les plans d’urgence : tester les plans d’urgence par des exercices de simulation et lutter contre la désinformation par des campagnes d’éducation et d’information du public.
- Assurer la transparence : maintenir la transparence et notifier en temps utile l’apparition de la maladie.
La coopération régionale est essentielle pour coordonner les stratégies et les actions visant à freiner la propagation transfrontalière de la PPR. Les pays doivent travailler ensemble à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans globaux pour lutter contre l’épizootie et prévenir toute nouvelle transmission.
Les efforts de contrôle de la maladie en Grèce et en Roumanie sont soutenus par la Commission européenne et le CIRAD, désigné comme laboratoire de référence par l’OMSA et l’Union européenne. Depuis 2015, l’OMSA collabore avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au titre du Cadre mondial pour la lutte progressive contre les maladies animales transfrontalières (GF-TADs) afin de soutenir l’éradication de la PPR et d’améliorer la coordination et la collaboration entre les partenaires.
L’OMSA a également créé une banque de vaccins contre la PPR afin de faciliter l’accès rapide à des vaccins de qualité dans des conditions négociées. Cette ressource soutient les efforts de vaccination visant à contrôler et, à terme, à éradiquer la PPR dans les régions touchées.
L’OMSA reste déterminé à soutenir les pays touchés et à renforcer les efforts mondiaux d’éradication de la PPR. En encourageant la collaboration internationale, nous pouvons protéger les industries de l’élevage et préserver les moyens de subsistance de ceux qui en dépendent.