Paris (France), le 7 septembre 2023 – L’utilisation mondiale d’agents antimicrobiens chez les animaux a diminué de 13 % en trois ans1, marquant à nouveau un changement significatif dans les efforts continus pour préserver l’efficacité de ces médicaments essentiels.
Les médicaments antimicrobiens, tels que les antibiotiques, ont ouvert la voie à de meilleures conditions de vie pour les humains et les animaux. Avant la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming en 1928, les infections dues à des coupures mineures pouvaient entraîner des infections du sang ou la mort. Pourtant, aujourd’hui, ces médicaments qui sauvent des vies perdent leur efficacité en raison de leur mauvaise utilisation et du recours abusif qui en est fait dans différents secteurs. Ce phénomène est connu sous le nom de « résistance aux antimicrobiens ». Il peut apparaître dans les populations animales, humaines ou végétales et constitue ensuite une menace pour toutes les autres espèces.
Dans ce contexte, il est essentiel de surveiller quels agents antimicrobiens sont utilisés ainsi que la façon et la fréquence de cette utilisation afin d’identifier les schémas et les tendances. En fin de compte, cela peut faciliter la prise de décision et soutenir la mise en œuvre de mesures visant à garantir une utilisation optimale et durable de ces médicaments de premier plan.
En tant qu’autorité mondiale en matière de santé animale, l’OMSA recueille depuis 2015 des informations sur l’utilisation des agents antimicrobiens chez les animaux. Un rapport publié chaque année donne accès à cette base d’informations cruciales en expansion et met en évidence des améliorations régulières dans le secteur de la santé animale à l’échelle mondiale. Par exemple, le dernier rapport, qui a été publié récemment, fait également état d’une diminution de l’utilisation des agents antimicrobiens considérés comme essentiels pour la santé humaine.
Moins de 20 % des agents antimicrobiens utilisés chez les animaux en 2019 revêtaient la plus haute priorité et une importance critique pour la santé humaine.2 Les efforts collectifs en faveur d’une utilisation responsable dans tous les secteurs sont de la plus haute importance, étant donné que ces médicaments constituent la seule thérapie ou l’une des rares alternatives existantes pour traiter des maladies humaines potentiellement mortelles. Il est important de souligner que, la même année, on estime à 4 millions le nombre de décès humains liés à la résistance aux antimicrobiens.3
Docteur Javier Yugueros-Marcos,
Chef du Service de la résistance aux antimicrobiens et des produits vétérinaires à l’OMSA.
Pour aller plus loin dans la lutte contre cette menace pour la santé mondiale, l’OMSA a récemment entièrement numérisé sa base de données mondiale pour en faire une plateforme en ligne : ANIMUSE. Ce nouveau système facilite l’accès libre aux données mondiales et régionales de manière interactive, tout en facilitant la création de rapports, les contrôles d’erreurs et les outils de visualisation des données pour les Membres qui fournissent les informations.
L’un des principaux atouts d’ANIMUSE est sa flexibilité . Les pays, quel que soit le niveau de leur programme de surveillance, peuvent créer des rapports sur la plateforme. Même si les connaissances d’un pays sur les quantités d’agents antimicrobiens utilisées chez les animaux sont limitées, le fait de pouvoir se connecter à la plateforme favorise la discussion et les progrès au fil du temps.
Docteure Carolee Carlson, vétérinaire et épidémiologiste à l’Agence de santé publique du Canada.
Dans un monde où le développement d’un nouvel antibiotique exige plus d’une décennie d’efforts et un investissement d’un milliard de dollars, il est du ressort de chacun de veiller à ce que notre arsenal antibiotique actuel reste efficace pour les générations à venir. La communauté mondiale de la santé doit continuer à défendre cette cause pour préserver la santé de demain.
1. Selon les données communiquées à l’OMSA par les 80 pays participants qui ont systématiquement renseigné des quantités d’agents antimicrobiens utilisés chez les animaux de 2017 à 2019.
2. Selon les données sur les classes d’agents antimicrobiens dont l’utilisation chez les animaux a été signalée par 110 pays participants en 2019.
3. Murray CJL et al. The Lancet 2022, Vol. 399, numéro 10325. doi:10.1016/S0140-6736(21)02724-0.
À propos de l’OMSA
L’OMSA travaille au-delà des frontières pour favoriser une approche de la santé mondiale fondée sur le principe d’Une seule santé. Nous reconnaissons que la santé des animaux et de l’environnement dépend fortement des activités humaines. Leur santé détermine la nôtre, c’est la santé de tous.
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ANIMUSE : Base de données mondiale sur l’utilisation des agents antimicrobiens chez les animaux
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